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Tout savoir sur Wegovy : le nouveau traitement de l’obésité à base de sémaglutide

Wegovy suscite l’espoir chez les patients obèses. Efficacité, risques, suivi pluridisciplinaire : tout ce que vous devez savoir sur ce nouveau traitement.

Depuis quelques mois, un nom revient régulièrement dans les cabinets médicaux, les forums de santé et les discussions entre patients : Wegovy. Développé par le laboratoire Novo Nordisk, ce médicament à base de sémaglutide marque une véritable percée dans la prise en charge médicamenteuse de l’obésité.

En France, près d’un adulte sur deux est en situation de surpoids, et environ 17 % souffrent d’obésité. Face à ce fléau de santé publique, la recherche de solutions efficaces et durables est plus que jamais une priorité. Wegovy fait partie de ces nouvelles pistes, à la croisière entre l’innovation scientifique et la réalité clinique.

Cet article propose une analyse détaillée du fonctionnement, de l’efficacité, des risques, et des conditions d’accès à ce traitement, avec un regard critique et informé.

Depuis quelques mois, un nom revient régulièrement dans les cabinets médicaux, les forums de santé et les discussions entre patients : Wegovy. Développé par le laboratoire Novo Nordisk, ce médicament à base de sémaglutide marque une véritable percée dans la prise en charge médicamenteuse de l’obésité.

En France, près d’un adulte sur deux est en situation de surpoids, et environ 17 % souffrent d’obésité. Face à ce fléau de santé publique, la recherche de solutions efficaces et durables est plus que jamais une priorité. Wegovy fait partie de ces nouvelles pistes, à la croisière entre l’innovation scientifique et la réalité clinique.

Cet article propose une analyse détaillée du fonctionnement, de l’efficacité, des risques, et des conditions d’accès à ce traitement, avec un regard critique et informé.

Wegovy : origine, composition et indications

Qu’est-ce que le sémaglutide ?

Le sémaglutide est un analogue du GLP-1, une hormone intestinale qui stimule la satiété. Initialement utilisé dans le traitement du diabète de type 2 sous le nom d’Ozempic, il a montré des effets secondaires « bénéfiques » : une perte de poids significative. Cette propriété a conduit à son développement en tant que traitement spécifique de l’obésité, sous une forme et un dosage adaptés.

« Nous avons observé une perte de poids spectaculaire chez certains patients diabétiques sous sémaglutide. C’était une piste thérapeutique trop prometteuse pour ne pas être explorée dans l’obésité, » explique le Pr Jean-Michel Oppert, chef du service de nutrition à l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP).

Comment agit Wegovy dans l’organisme ?

Wegovy se présente sous la form d’un stylo prérempli d’une solution qui sera à s’injecter une fois par semaine. Ce médicament agit sur plusieurs plans :

  • Ralentissement de la vidange gastrique, prolongeant la sensation de satiété ;

  • Réduction de l’appétit via les récepteurs GLP-1 dans le cerveau ;

  • Régulation de la glycémie, ce qui est particulièrement utile en cas de diabète associé.

Contrairement aux anciens coupe-faim, il est sensé n’entraîner ni accoutumance ni provoquer d’effet stimulant.

Pour qui est-il recommandé ?

Wegovy est indiqué pour les adultes :

  • avec un IMC ≥30 (obésité), ou

  • avec un IMC ≥27 accompagné d’une comorbidité (hypertension, diabète, apnée du sommeil…)

Il doit être prescrit dans une approche globale, incluant nutrition, activité physique et soutien psychologique si nécessaire.

Quelle efficacité peut-on attendre de ce traitement?

Publiée dans le New England Journal of Medicine, l’étude STEP 1 a démontré une perte de poids moyenne de 14,9 % sur 68 semaines chez les patients ayant reçu Wegovy, contre 2,4 % dans le groupe placebo.

« C’est une réduction de poids comparable à certains résultats obtenus par la chirurgie bariatrique, mais sans les risques opératoires, » souligne le Dr Karine Clément, directrice de recherche Inserm au sein de l’institut de cardiométabolisme et nutrition (ICAN).

Qu’en est-il par rapport aux autres médicaments? 

Par rapport à l’orlistat ou au liraglutide (Saxenda), Wegovy offre une perte de poids plus rapide et plus importante. Il est souvent considéré comme une alternative non invasive à la chirurgie bariatrique pour les patients réticents ou non éligibles.

« Ce traitement comble un vide thérapeutique. Il répond à une demande de patients qui souhaitent perdre du poids durablement sans chirurgie, » indique le Dr Sébastien Czernichow, nutritionniste à l’hôpital Européen Georges-Pompidou (Paris).

Risques, effets secondaires et contre-indications

Effets secondaires les plus fréquents

Comme tout médicament, Wegovy n’est pas exempt d’effets indésirables. Les plus courants incluent :

  • Nausées et vomissements
  • Diarrhées ou constipation
  • Fatigue
  • Douleurs abdominales

Ces effets apparaissent souvent au début du traitement et s’estompent avec le temps. Une augmentation progressive des doses permet de mieux les tolérer.

Précautions et contre-indications

Wegovy est contre-indiqué chez :

  • les femmes enceintes ou allaitantes
  • les patients ayant des antécédents de pancréatite
  • les personnes présentant un antécédent familial de cancer médullaire de la thyroïde

Un bilan complet est recommandé avant toute prescription.

L’importance d’un suivi pluri-disciplniaire

Le traitement par Wegovy n’est pas une solution miracle. Il agit comme un levier métabolique puissant, mais ne remplace ni une alimentation équilibrée, ni l’exercice physique, ni l’accompagnement psychologique. Son efficacité repose sur une prise en charge pluridisciplinaire cohérente et continue. Il nécessite notamment :

  • un accompagnement médical régulier pour surveiller les effets secondaires, ajuster les doses et garantir la bonne tolérance du traitement ;
  • un suivi nutritionnel et comportemental pour réapprendre à écouter ses signaux internes de faim et de satiété, et retrouver une relation plus saine avec l’alimentation ;
  • des ajustements de doses personnalisés selon la réponse individuelle au traitement et l’évolution du poids.

Mais surtout, une psychothérapie peut s’avérer essentielle. Nombre de personnes en situation d’obésité ont une histoire complexe avec la nourriture, souvent marquée par des troubles du comportement alimentaire, une faible estime de soi, ou des épisodes de restriction/réchute. La psychothérapie permet de travailler sur ces racines profondes, d’identifier les déclencheurs émotionnels et de construire des stratégies durables pour le changement.

« Le médicament ne traite pas les causes psychiques de l’obésité. Il apaise le corps, mais l’esprit doit aussi être accompagné, » explique Marie-Laure André, psychologue clinicienne spécialisée en troubles du comportement alimentaire.

L’arrêt du traitement peut entraîner une reprise de poids si le mode de vie et les schémas comportementaux n’ont pas évolué en profondeur. D’où l’importance d’un suivi pluridisciplinaire associant médecin, diététicien, psychologue, et parfois éducateur sportif. C’est cette approche globale qui donne les meilleures chances de réussite à long terme.

Wegovy en France : disponibilité et coûts

Autorisation et accès au traitement

Wegovy a reçu son autorisation en France fin 2024. Toutefois, sa distribution reste limitée à certaines pharmacies hospitalières et officines spécialisées, en raison de la forte demande mondiale.

Est-il remboursé ?

Pour l’heure, Wegovy n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. Son coût mensuel, compris entre 200 et 300 euros, le rend inaccessible à certains patients. Des négociations sont en cours pour un éventuel remboursement partiel, en particulier dans les cas de comorbidités.

Un espoir sous conditions

Wegovy marque une avancée médicamenteuse significative dans le traitement de l’obésité. Son efficacité, validée par des données scientifiques solides, en fait un atout de poids pour de nombreux patients. Toutefois, son utilisation doit être rigoureusement encadrée, et accompagnée de changements durables du mode de vie.Le coût et l’accessibilité demeurent des obstacles majeurs. L’avenir du traitement passera sans doute par une meilleure intégration dans les parcours de soins et une reconnaissance par les systèmes de remboursement.

Les points clés à retenir :

  • Wegovy est un traitement injectable à base de sémaglutide.
  • Il est réservé aux personnes en surpoids ou obèses.
  • Efficacité validée : jusqu’à 15 % de perte de poids.
  • Effets secondaires gérables mais présents.
  • Non remboursé à ce jour en France.
  • Doit s’inscrire dans un accompagnement médical global.
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Parodontite et Alzheimer : ce lien inattendu entre gencives et santé mentale

La parodontite ne touche pas que les gencives : des études révèlent un lien inquiétant avec la maladie d’Alzheimer. Découvrez comment l’inflammation bucco-dentaire affecte le déclin cognitif, quels symptômes surveiller et comment réduire le risque.

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Parodontite et Alzheimer. Deux maladies que tout semble opposer : l’une touche les gencives, l’autre la mémoire. Pourtant, les scientifiques découvrent qu’un fil invisible les relie — un fil inflammatoire, discret, mais puissant.

« Nous avons identifié Porphyromonas gingivalis dans le cerveau de patients Alzheimer, ainsi que des enzymes neurotoxiques appelées gingipaïnes. »
— Dr Stephen Dominy, neurologue (Science Advances, 2019)

Cette étude, l’une des plus citées à ce jour, change notre regard sur la bouche. Et si l’inflammation chronique des gencives jouait un rôle dans le déclin cognitif ? Et si un simple brossage pouvait devenir un geste de prévention cérébrale ?

La parodontite : bien plus qu’un problème de gencives

La parodontite est une maladie inflammatoire chronique qui affecte les tissus de soutien des dents. Elle survient quand la plaque dentaire n’est pas correctement éliminée, favorisant la prolifération de bactéries pathogènes.

Avec le temps, l’inflammation détruit les gencives et l’os autour de la dent. Résultat : les dents se déchaussent et tombent.

Mais ce que l’on sait moins, c’est que cette inflammation ne reste pas confinée à la bouche.

« Les bactéries buccales peuvent migrer dans le sang, se fixer à d’autres organes, et provoquer des inflammations systémiques. »
— Dr Keiko Watanabe, Université de l’Illinois à Chicago (NeurologyLive, 2019)

Parmi ces bactéries, Porphyromonas gingivalis est particulièrement agressive. Elle produit des toxines, appelées gingipaïnes, qui altèrent les cellules, y compris celles du cerveau lorsqu’elles franchissent la barrière hémato-encéphalique.

La parodontite est donc bien plus qu’un trouble local : c’est un marqueur de risque inflammatoire général.

Les mécanismes inflammatoires en cause

Le lien entre parodontite et Alzheimer s’explique par une cascade inflammatoire déclenchée par les bactéries gingivales. En réponse à l’infection chronique, le corps libère des cytokines pro-inflammatoires, comme l’IL-6 ou le TNF-α.

Ces molécules circulent dans le sang. Et certaines parviennent à franchir la barrière hémato-encéphalique, cette frontière qui protège normalement notre cerveau des infections.

« L’inflammation est un élément central dans la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer, avec des réponses immunitaires altérées observées dans le cerveau des patients. »
— Dr Elina Zotova, Université de Southampton (Alzheimer’s Research & Therapy, 2010)

Une fois dans le cerveau, ces signaux inflammatoires activent la microglie — les cellules immunitaires du cerveau. Suractivées, elles deviennent toxiques et contribuent à la mort neuronale, favorisant la formation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neurofibrillaires.

Ce phénomène, appelé neuroinflammation, est aujourd’hui reconnu comme l’un des moteurs du déclin cognitif.

Les preuves s’accumulent : quand la science connecte gencives et cerveau

Les liens entre parodontite et Alzheimer ne relèvent plus d’une simple hypothèse. De nombreuses études internationales, bien documentées, renforcent aujourd’hui l’idée que les bactéries buccales peuvent contribuer au déclin cognitif.

En 2020, une étude coréenne de grande ampleur, publiée dans BMJ Open, a suivi plus de 260 000 adultes pendant dix ans. Résultat : les personnes souffrant de parodontite présentent un risque de démence accru de 22 % par rapport à celles sans maladie gingivale.

Même constat au Japon, où une étude menée par le Dr Masahiro Ide (2016) a observé que la perte de dix dents ou plus augmentait significativement la probabilité de développer la maladie d’Alzheimer. En cause : une inflammation chronique persistante et la circulation de bactéries pathogènes depuis la bouche jusqu’au cerveau.

Ces signaux biologiques sont visibles. À Londres, des chercheurs du King’s College ont analysé des IRM cérébrales et constaté une atrophie accélérée de l’hippocampe – zone clé de la mémoire – chez les personnes atteintes de parodontite.

La raison ? Des enzymes toxiques produites par P. gingivalis, les fameuses gingipaïnes, capables d’endommager les cellules neuronales. Le Dr Sim K. Singhrao, chercheur à l’Université de Central Lancashire, explique :

« Les gingipaïnes de P. gingivalis peuvent cliver la protéine tau, favorisant la formation d’enchevêtrements neurofibrillaires caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. » (JAD Reports, 2020)

À la lumière de ces données, une conclusion s’impose : la santé des gencives n’est pas un détail. C’est un marqueur précieux et modifiable du risque de déclin cognitif. Une raison de plus pour ne pas négliger sa bouche.

Santé mentale et hygiène bucco-dentaire : un lien dans les deux sens

Ce que l’on met en évidence aujourd’hui, c’est que la relation entre santé mentale et santé bucco-dentaire ne va pas dans un seul sens. Elle est bidirectionnelle. Autrement dit, l’une influence l’autre — et inversement.

D’un côté, les personnes vivant avec des troubles psychiques comme la dépression, la schizophrénie ou les troubles anxieux sévères ont souvent une hygiène bucco-dentaire dégradée. Les raisons sont multiples : baisse de motivation, repli sur soi, fatigue chronique, mais aussi les effets secondaires de certains traitements (comme la sécheresse buccale liée aux antidépresseurs).

« Les patients souffrant de troubles mentaux graves présentent une mauvaise santé bucco-dentaire significative. Cela contribue à leur exclusion sociale et impacte leur qualité de vie. »
— Dr Nadeem Ghafoor, Centre for Psychiatry, Queen Mary University (British Dental Journal, 2013)

D’un autre côté, une bouche douloureuse, une perte de dents, ou encore une haleine altérée peuvent aggraver l’anxiété sociale, l’isolement, et jusqu’à renforcer les symptômes dépressifs. La douleur buccale chronique est d’ailleurs reconnue comme un facteur de détérioration du bien-être psychique, en particulier chez les personnes âgées.

Et ce n’est pas tout. Chez les seniors, la perte de dents est aussi liée à un moindre plaisir alimentaire, à une réduction de la mastication, et donc à une baisse de stimulation neuronale. Un effet en cascade qui touche directement la mémoire.

« Une mauvaise santé dentaire peut accentuer l’anxiété sociale, l’isolement, voire alimenter la dépression. »
— Dr Wendy Thompson, University of Manchester (Lancet Public Health, 2021)

Dans les établissements de soins comme les EHPAD ou les centres psychiatriques, la prise en compte de l’état bucco-dentaire reste encore trop irrégulière. Faute de formation ou de temps, les équipes passent souvent à côté d’un indicateur précieux du bien-être global.

Pourtant, de simples actions — comme un dépistage systématique, un accompagnement au brossage, ou la mise à disposition de matériel adapté — pourraient éviter bien des complications.

Prévention : des gestes simples aux effets durables

Et si une routine d’hygiène dentaire devenait un véritable acte de prévention neurologique ? C’est aujourd’hui une piste sérieuse, soutenue par les chercheurs et les professionnels de santé. Car la parodontite, bien que silencieuse au début, est évitable dans la majorité des cas.

« L’hygiène dentaire est un levier de prévention méconnu. Des gestes simples, pratiqués régulièrement, peuvent avoir un impact à long terme sur la santé générale, y compris sur le plan cognitif. »
— Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l’UFSBD (Santé Magazine, 2021)

Pour garder des gencives en bonne santé, voici ce que les experts recommandent :

  • Se brosser les dents deux fois par jour pendant deux minutes, avec une brosse à poils souples et du dentifrice fluoré.

  • Utiliser le fil dentaire ou des brossettes interdentaires chaque soir, pour nettoyer là où la brosse ne passe pas.

  • Effectuer un détartrage chez le dentiste tous les six mois à un an.

  • Limiter le sucre et arrêter le tabac, deux ennemis majeurs des gencives.

  • Boire suffisamment d’eau pour stimuler la salive, qui protège naturellement les tissus buccaux.

Pour les personnes âgées ou dépendantes :

Chez les seniors, notamment en institution, la prévention bucco-dentaire repose souvent sur les aidants. Or, cette dimension est encore trop peu intégrée dans les soins du quotidien.

« Chez les patients âgés ou dépendants, la santé orale est souvent négligée. Pourtant, une infection dentaire chronique peut avoir des conséquences lourdes sur leur état général et leur santé cérébrale. »
— Dr Lucie Thibault, chirurgien-dentiste gériatrique, CHU de Toulouse (Journal de Gériatrie, 2022)

Des solutions pratiques existent : brosses ergonomiques à manche élargi, sprays hydratants pour lutter contre la bouche sèche, et même brossage assisté par le personnel soignant. Ce sont de petits ajustements… qui font une grande différence.

Ce que révèle aujourd’hui la recherche, c’est que la santé bucco-dentaire est bien plus qu’une affaire de dents. Elle est au cœur d’un équilibre global, et peut influencer des fonctions aussi essentielles que la mémoire, l’attention, ou l’humeur. Le lien entre parodontite et Alzheimer n’est plus marginal : il est documenté, biologique, et potentiellement évitable.

Certes, se brosser les dents ne guérit pas les maladies neurodégénératives. Mais réduire les inflammations chroniques, comme celles provoquées par les maladies parodontales, est un geste concret et préventif, accessible à tous.

« Il est temps d’intégrer la santé orale dans notre compréhension globale de la santé cérébrale. C’est un enjeu de prévention majeur. »
— Dr Sim K. Singhrao, chercheur en neurosciences (JAD Reports, 2020)

Cette prise de conscience doit dépasser le cadre du cabinet dentaire. Elle concerne aussi les médecins généralistes, les neurologues, les gériatres, les psychiatres, les aidants et chaque citoyen. Car agir tôt, c’est protéger demain.

 Points-clés à retenir :

  • La parodontite est une maladie inflammatoire chronique des gencives, souvent silencieuse, mais évitable.
  • Des études ont retrouvé des bactéries parodontales, notamment P. gingivalis, dans les cerveaux de patients Alzheimer.
  •  L’inflammation bucco-dentaire chronique pourrait favoriser les mécanismes neurodégénératifs.
  •  La santé mentale et buccale sont étroitement liées : chaque trouble peut en aggraver un autre.
  • Une hygiène dentaire rigoureuse (brossage, fil dentaire, détartrage) est une mesure de prévention cognitive simple, validée et accessible.
  • Les professionnels de santé et les aidants ont un rôle essentiel à jouer pour intégrer cette dimension dans les parcours de soin, surtout chez les personnes âgées.
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Covid long : détecter les symptômes persistants sans les ignorer

Fatigue extrême, douleurs diffuses, troubles cognitifs : les symptômes du Covid long affectent durablement le corps et l’esprit. Apprenez à les reconnaître pour mieux agir.

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En France, plus de 2 millions de personnes souffrent encore de troubles liés au Covid long, selon l’Assurance Maladie. Fatigue chronique, douleurs diffuses, troubles cognitifs : ces symptômes persistent parfois des mois. Comment distinguer une simple convalescence d’un Covid long ? Si vous ressentez des signes inhabituels depuis plusieurs semaines, cet article vous aidera à les identifier clairement. Il est essentiel de ne pas banaliser ces signaux. Découvrez les clés pour mieux comprendre le Covid long, ses symptômes et comment y faire face efficacement.


Qu’est-ce que le Covid long ?

Le Covid long, appelé aussi « syndrome post-Covid », désigne l’ensemble des symptômes qui persistent plus de quatre semaines après une infection initiale au SARS-CoV-2. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît officiellement cette condition depuis octobre 2021.

« Le Covid long n’est pas une simple convalescence prolongée, c’est une pathologie à part entière qui nécessite des soins adaptés. » — Pr Dominique Salmon-Ceron

Le terme « long » ne signifie pas que l’infection est encore active. Il décrit un état post-viral, souvent difficile à diagnostiquer. De nouvelles hypothèses explorent les mécanismes physiopathologiques : inflammation chronique, dérèglement immunitaire, micro-thromboses, perturbations neurologiques ou hormonales.

Symptômes physiques persistants : une variété d’expressions

Fatigue extrême

La fatigue est le symptôme le plus courant. Elle ne disparaît ni avec le repos ni avec le temps, et rappelle celle de l’encéphalomyélite myalgique.

Douleurs musculaires et articulaires

Comparables à la fibromyalgie, elles peuvent migrer, changer d’intensité, et s’aggraver après un effort : c’est le « malaise post-effort« .

Troubles digestifs

Nausées, diarrhées, douleurs abdominales. Ces symptômes pourraient résulter d’un microbiote intestinal perturbé.

Essoufflement et oppression thoracique

Même au repos ou lors d’efforts légers. La dyspnée est souvent associée à une fatigue extrême.

Symptômes neurologiques et cognitifs

Brouillard mental

Troubles de la mémoire, baisse de concentration, sensation de confusion mentale.

« Nous observons des troubles neurologiques, respiratoires, digestifs et psychologiques qui durent souvent plusieurs mois. C’est un phénomène multisystémique. » — Dr David Putrino, docteur en neurosciences

Anxiété et troubles de l’humeur

Ces troubles peuvent résulter autant des symptômes que de leur non-reconnaissance. Et ce d’autant plus que :

« Le déni médical et sociétal aggrave la souffrance psychique des patients. »
— Emna Troeira, psychologue clinicienne

Troubles du sommeil

Insomnies, réveils fréquents, rêves intenses ou sommeil non réparateur sont fréquents.

Le covid long reste une pathologie encore mal comprise. L’absence de biomarqueurs fiables rend le diagnostic complexe. Selon Nature Reviews Microbiology, 10 % des patients ont encore des symptômes après trois mois.

Les enfants et adolescents egalement victimes du Covid long

Bien que le Covid long soit davantage étudié chez les adultes, de nombreux enfants et adolescents présentent également des symptômes persistants après une infection. Un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) en France souligne que les jeunes peuvent développer de la fatigue, des maux de tête, des troubles de la concentration et de la mémoire, ainsi que des douleurs musculaires ou articulaires.

« Certains enfants présentent des troubles cognitifs qui les empêchent de suivre normalement leur scolarité, même plusieurs mois après l’infection initiale. » — Dr Lucie Neumann, pédiatre au CHU de Bordeaux

Quand consulter ?

« Il faut sortir du tout psychologique. Ce sont de vrais troubles organiques. »
— Emna Troeira psychologue clinicienne

Au-delà de 4 semaines de symptômes, une évaluation médicale est recommandée. Les centres post-Covid coordonnent le suivi.

Prise en charge et pistes de traitement

Actuellemnt il n’existe pas de traitement unique pour le covid long. La prise en charge repose sur essentiellement sur un ensemble de disciplines telles que :

  • la rééducation (kiné, ergo)

  • l’activité physique adaptée

  • le suivi psychologique

  • les médecines complémentaires

  • une hygiène de vie rigoureuse

Le pacing : une stratégie centrale dans le Covid long

Le pacing, ou gestion de l’énergie, est une méthode thérapeutique recommandée pour les patients atteints de Covid long. Il vise à éviter le cercle vicieux du surmenage et de la rechute en adaptant l’activité quotidienne aux capacités du moment.

Concrètement, il s’agit de respecter un équilibre entre activité et repos, de façon proactive. Le patient apprend à reconnaître ses signaux de fatigue, à fractionner ses efforts et à planifier des pauses régulières avant que les symptômes ne s’aggravent.

Cette approche nécessite un apprentissage progressif, parfois accompagné par des professionnels (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, coach APA). Des outils comme le journal de fatigue ou les applications de suivi peuvent aider à évaluer les limites et à adapter les efforts.

Le pacing s’inscrit dans une logique d’auto-gestion de la maladie : il rend au patient un certain pouvoir sur son quotidien, en réduisant le risque de malaise post-effort.

Des “cliniques Covid long” voient le jour dans plusieurs hôpitaux français, intégrant le pacing dans leurs protocoles. Par ailleurs, les collectifs comme AprèsJ20 ou Covid Long France peuvent s’avérer être de précieuses ressources pour rompre l’isolement et s’informer.

Clés pour mieux vivre avec le Covid long

  • Écoutez votre corps, sans forcer

  • Tenez un journal de vos symptômes

  • Maintenez des routines stables

  •  Faites-vous accompagner

  •  Expliquez à votre entourage

  •  Dites-vous que ce n’est pas dans votre tête

« Apprendre à vivre avec ses limites est non seulement une force mais une clef du rétablissement »
— Emna Troeira  psychologue clincienne

Reconnaissance administrative et droits des patients

En l’absence de reconnaissance officielle en tant qu’Affection de Longue Durée (ALD) dans la liste principale, les patients atteints de Covid long peuvent cependant bénéficier d’une ALD dite « hors liste ». Cela nécessite un dossier médical étayé et validé par le médecin-conseil. Les patients peuvent ainsi accéder à un remboursement à 100 % pour certains soins et examens médicaux.

Plusieurs associations comme AprèsJ20 ou Covid Long France militent activement pour une reconnaissance pleine et entière de cette condition par les pouvoirs publics.

 Points-clés à retenir

  • Jusqu’à 10 % des patients développent un Covid long

  • Fatigue, douleurs et troubles cognitifs sont les plus fréquents

  • Une approche globale est nécessaire

  • Les enfants aussi peuvent être touchés

  • La reconnaissance administative progresse mais reste incomplète

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Pourquoi les cas de Parkinson explosent en France?

Face à l’explosion des cas de Parkinson en France, les experts tirent la sonnette d’alarme. Enjeux sanitaires, rôle des pesticides, prévention : tout ce qu’il faut savoir.

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En France, plus de 200 000 personnes vivent aujourd’hui avec la maladie de Parkinson, un chiffre en constante progression depuis les années 2010. Selon les projections sanitaires, ce nombre pourrait doubler d’ici 2050. Pourquoi assiste-t-on à une telle explosion des cas ? Vieillissement de la population, pollution, pesticides… les causes sont multiples et souvent méconnues. Cette maladie neurodégénérative soulève des enjeux majeurs de santé publique et mentale. Mais que  se cache t-il derrière cette hausse plus qu’inquiétante ? 

 

Comprendre l’explosion des cas en France

 

La maladie de Parkinson touche de plus en plus de Français. En 2015, 166 712 personnes étaient déjà concernées par un traitement actif. Ce chiffre, communiqué par Santé publique France, ne cesse d’augmenter.

Entre 2010 et 2020, la prévalence de la maladie a progressé de 30 %. Cette tendance inquiète autant les médecins que les épidémiologistes. En effet, cette hausse s’observe aussi chez les patients plus jeunes.

Autrefois réservée aux plus de 65 ans, la maladie est aujourd’hui diagnostiquée dès 45 ans. Cette précocité interroge la communauté scientifique sur les facteurs déclencheurs.

« Cette hausse ne peut s’expliquer par le seul vieillissement. Il faut regarder du côté de l’environnement et du stress chronique. »
— Dr Béatrice Lemoine, psychiatre, spécialiste des troubles neurocognitifs

D’après les données récentes, chaque année voit l’arrivée de plus de 25 000 nouveaux cas. Cette dynamique, si elle se poursuit, mène vers une véritable crise sanitaire silencieuse.

Quelles projections d’ici 2050? 

Les modèles épidémiologiques anticipent une croissance continue. Ils prévoiet que d’ici 2050, la France pourrait dénombrer plus de 300 000 patients atteints de Parkinson.

Et dire que ce chiffre alarmant pourrait être sous-estimé, selon certains experts. En effet, une partie des malades ne sont pas diagnostiqués ou reçoivent un diagnostic tardif.

Le système de santé devra s’adapter en conséquence. Il faudra former davantage de professionnels et renforcer les parcours de soins personnalisés.

« Nous sommes face à une maladie chronique qui bouleverse les repères cognitifs, moteurs et affectifs du patient. »
— Dr Julien Vasseur, neuropsychologue au CHU de Lille

Diagnostic précoce : des progrès reste à faire

La maladie de Parkinson est souvent identifiée plusieurs années après les premiers symptômes. Car en effet, si les signes moteurs apparaissent plus tard dans la maladie,  les symptômes « invisibles » impactent fortement la qualité de vie dès les premiers stades.  Ces signes précurseurs, comme la fatigue, l’anxiété ou les troubles du sommeil, sont malgré tout souvent banalisés. Et ce, d’autant plus qu’ils ne sont pas spécialement connus par le grand public encore trop peu sensibilisé aux premiers signes de la maladie. Or le diagnostic tardif empêche une prise en charge précoce et efficace. 

« Le mal est déjà là, silencieux, avant même les tremblements. C’est souvent le psychisme qui alerte en premier. »
— Camille Roussel, psychologue clinicienne

Facteurs environnementaux : quel est le lien avec les pesticides ?

Les études scientifiques récentes

De nombreuses études pointent les produits chimiques comme perturbateurs neuronaux. L’Inserm a identifié plusieurs pesticides liés à la maladie, dont la rotenone et le paraquat.

Ces substances provoquent un stress oxydatif dans le cerveau. Ce stress détruit progressivement les neurones dopaminergiques, responsables de la motricité fine.

« Une exposition même faible, mais répétée, peut entraîner une dégénérescence lente mais irréversible. »
— Prof. Michel Azoulay, toxicologue environnemental

Une reconnaissance encore trop limitée

Depuis 2012, la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs. Cette reconnaissance reste marginale.

Beaucoup de professions à risque ne sont pas couvertes. Pourtant, l’exposition touche également les techniciens, ouvriers et riverains des zones agricoles.

Des collectifs de patients militent pour une meilleure reconnaissance de ces expositions invisibles.

Un problème de société

L’impact environnemental concerne toute la population. Les particules chimiques se retrouvent dans l’eau, l’air, les sols et l’alimentation.

Cette pollution diffuse rend le lien de causalité difficile à prouver pour chaque individu, mais claire à léchelle populationnelle.

Il devient urgent d’agir sur la réglementation des pesticides et de renforcer la prévention.

Comment agir en amont ?

La prévention individuelle est possible

Adopter une bonne hygiène de vie peut réduire les risques. L’activité physique régulière, comme la marche ou le yoga, préserve les fonctions motrices.

Le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes et oméga 3, contribue à la protection neuronale. Le sommeil de qualité est également un facteur clé.

« Le corps et l’esprit fonctionnent ensemble. La prévention physique nourrit aussi la santé mentale. »
— Dr Hélène Ferrand, neurologue à Paris

Le soutien psychologique est essentiel

Parkinson ne touche pas seulement le corps. L’impact psychologique est profond : anxiété, isolement, dépression, perte d’identité.

Une prise en charge psychothérapeutique peut aider à améliorer l’adhérence au traitement. Elle permet aussi aux patients de retrouver une forme d’estime de soi qui peut être dégradée avec la perte d’autonomie et une représentation d’un corps dont on perd peu à peu le contrôle. 

Les aidants aussi bénéficient d’un accompagnement psychologique. Ils sont souvent en souffrance émotionnelle.

Politiques de santé : des avancées, mais encore timides

Le plan national Maladies Neurodégénératives 2021-2026 intègre la maladie de Parkinson. Il prévoit une meilleure coordination des soins. Cependant, les moyens restent limités. Le nombre de neurologues formés ne couvre pas les besoins croissants. Les centres experts sont saturés.

Les associations, comme France Parkinson, jouent un rôle central. Elles informent, accompagnent, défendent les droits et initient des actions de terrain.

« L’information est une forme de soin. Comprendre, c’est déjà reprendre du pouvoir sur la maladie. »
— Marie-Laure Meunier, directrice de France Parkinson

L’explosion des cas de Parkinson n’est pas une fatalité. C’est un signal d’alarme pour repenser nos modes de vie et notre environnement.

Cette maladie nous oblige à sortir d’une vision strictement médicale. Elle impose une approche globale, intégrant la santé mentale, l’écologie et la prévention.

Comment agir à votre niveau?  En vous informant, en adaptant votre hygiène de vie, en sensiblisant les personnes de vous à une dépistage afin de pourvoir détecter au plus tôt la maladie et enfin en soutenant les personnes concernées.

 

Points clés à retenir :

  • Plus de 200 000 personnes sont concernées par Parkinson en France,

  • Les cas devraient doubler d’ici 2050,

  • Les pesticides sont identifiés comme facteurs environnementaux aggravants,

  • Le diagnostic reste souvent tardif et incomplet,

  • La prévention passe par l’activité physique, l’alimentation et le soutien psychologique,

  • Les politiques de santé doivent renforcer la prise en charge globale.

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