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Les thérapies digitales : un souffle nouveau pour la santé

L’essor des thérapies digitales, ou Digital Therapeutics (DTx), est l’une des avancées récentes les plus marquantes dans le domaine de la santé numérique.

 

Les DTx : un Traitement 2.0

Les DTx ne sont pas de simples applications de bien-être que l’on télécharge pour suivre son sommeil ou sa consommation de calories. Elles font partie d’une catégorie de thérapies strictement encadrées, qui passent par des essais cliniques rigoureux et doivent être approuvées par des organismes de santé pour prouver leur efficacité. Ainsi, ces thérapies digitales nécessitent souvent une prescription médicale, tout comme les médicaments classiques.

Elles s’adressent à des patients souffrant de pathologies chroniques comme le diabète, les troubles de santé mentale, les maladies cardiovasculaires ou la douleur chronique. Par exemple, des entreprises comme Omada Health développent des outils numériques pour accompagner les patients diabétiques, tandis que Pear Therapeutics se concentre sur des solutions pour les personnes souffrant de dépendance.

Un marché en plein essor

Le marché mondial des thérapies digitales est en pleine explosion. Selon une étude de Grand View Research, ce marché, estimé à 3,7 milliards de dollars en 2022, pourrait dépasser les 13 milliards de dollars d’ici 2030. Ce développement rapide est alimenté par un besoin croissant de solutions alternatives et par la volonté des systèmes de santé de s’adapter aux nouvelles technologies. Les États-Unis sont actuellement en tête de cette révolution numérique en santé, mais l’Europe et l’Asie sont aussi en train d’embrasser cette tendance, notamment avec des programmes de remboursement des thérapies digitales dans certains pays.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2021, plus de 200 millions de dollars ont été investis dans les DTx, un signe clair de l’intérêt croissant des investisseurs pour ces solutions innovantes. Ce sont principalement des grandes entreprises pharmaceutiques et technologiques, comme Novartis, Pfizer et Google, qui injectent des fonds pour soutenir le développement de ces outils de santé du futur.

Pourquoi les DTx fascinent-elles tant ?

Si les DTx attirent autant l’attention, c’est avant tout parce qu’elles offrent des avantages que les traitements traditionnels ne peuvent pas toujours garantir.

  • Accessibilité et flexibilité : Les DTx sont souvent disponibles sous forme d’applications mobiles, ce qui permet aux patients de les utiliser n’importe où et n’importe quand. Elles permettent de personnaliser le traitement en fonction des besoins spécifiques de chacun.

  • Suivi en temps réel : Contrairement aux traitements classiques, les DTx peuvent fournir des données en temps réel sur la santé du patient, ce qui permet de suivre les progrès et d’adapter le traitement si nécessaire.

  • Sécurité et efficacité : Les DTx sont validées par des études cliniques, ce qui garantit leur sécurité et leur efficacité, tout comme un médicament classique.

  • Réduction des coûts de santé : Les DTx permettent de réduire le nombre de consultations médicales, en particulier pour les maladies chroniques. Cela allège le système de santé et diminue les coûts pour les patients.

Les défis des thérapies digitales

Malgré leur potentiel, les DTx doivent surmonter plusieurs obstacles avant de devenir un traitement de référence.

  • Réglementation stricte : Pour être approuvées, les DTx doivent respecter des règles sanitaires très strictes, comme les médicaments. Cela implique un processus long et coûteux, ce qui peut freiner leur développement.

  • Adoption par les professionnels de santé : Certains médecins restent prudents vis-à-vis des DTx, craignant que ces outils ne réduisent leur rôle dans le suivi des patients. Il faudra du temps pour que l’ensemble des professionnels de santé intègre ces solutions dans leur pratique quotidienne.

  • Confidentialité des données : Les DTx reposent sur la collecte et l’analyse de données personnelles, ce qui pose des défis de sécurité et de protection de la vie privée.

Quelles perspectives pour l’avenir des DTx ?

Malgré ces défis, l’avenir des DTx semble très prometteur. Plusieurs tendances soutiennent leur développement :

  • Reconnaissance et remboursement : Certains pays commencent à reconnaître les DTx en tant que traitements officiels, notamment en Allemagne, où certaines thérapies digitales sont déjà remboursées par les assurances santé. Cette reconnaissance devrait faciliter leur adoption par les patients.

  • Nouvelles aires thérapeutiques : Les DTx, initialement centrées sur les maladies chroniques et les troubles mentaux, devraient bientôt s’étendre à d’autres domaines, comme les maladies respiratoires, la rééducation physique ou même l’oncologie.

  • Intelligence artificielle (IA) et innovation technologique : L’IA permet aux DTx de devenir de plus en plus précises et intelligentes, en analysant des données pour personnaliser encore davantage les traitements.

  • Partenariats avec les entreprises traditionnelles de santé : Les collaborations entre les géants de la technologie et les laboratoires pharmaceutiques se multiplient, chacun apportant son expertise pour créer des solutions de santé alliant médicaments et traitements digitaux.

Une révolution en marche..

Les thérapies digitales révolutionnent la prise en charge des patients et ouvrent une nouvelle ère de soins personnalisés et connectés. Elles offrent de nouvelles solutions pour des pathologies complexes, tout en répondant aux défis de notre système de santé. En dépit des obstacles à surmonter, les DTx gagnent du terrain et s’imposent progressivement comme un pilier de la médecine de demain. Avec l’appui des gouvernements, des entreprises technologiques et des laboratoires pharmaceutiques, il est probable que les thérapies digitales deviennent un outil de plus en plus indispensable pour accompagner les patients au quotidien.

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Pourquoi les cas de Parkinson explosent en France?

Face à l’explosion des cas de Parkinson en France, les experts tirent la sonnette d’alarme. Enjeux sanitaires, rôle des pesticides, prévention : tout ce qu’il faut savoir.

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En France, plus de 200 000 personnes vivent aujourd’hui avec la maladie de Parkinson, un chiffre en constante progression depuis les années 2010. Selon les projections sanitaires, ce nombre pourrait doubler d’ici 2050. Pourquoi assiste-t-on à une telle explosion des cas ? Vieillissement de la population, pollution, pesticides… les causes sont multiples et souvent méconnues. Cette maladie neurodégénérative soulève des enjeux majeurs de santé publique et mentale. Mais que  se cache t-il derrière cette hausse plus qu’inquiétante ? 

 

Comprendre l’explosion des cas en France

 

La maladie de Parkinson touche de plus en plus de Français. En 2015, 166 712 personnes étaient déjà concernées par un traitement actif. Ce chiffre, communiqué par Santé publique France, ne cesse d’augmenter.

Entre 2010 et 2020, la prévalence de la maladie a progressé de 30 %. Cette tendance inquiète autant les médecins que les épidémiologistes. En effet, cette hausse s’observe aussi chez les patients plus jeunes.

Autrefois réservée aux plus de 65 ans, la maladie est aujourd’hui diagnostiquée dès 45 ans. Cette précocité interroge la communauté scientifique sur les facteurs déclencheurs.

« Cette hausse ne peut s’expliquer par le seul vieillissement. Il faut regarder du côté de l’environnement et du stress chronique. »
— Dr Béatrice Lemoine, psychiatre, spécialiste des troubles neurocognitifs

D’après les données récentes, chaque année voit l’arrivée de plus de 25 000 nouveaux cas. Cette dynamique, si elle se poursuit, mène vers une véritable crise sanitaire silencieuse.

Quelles projections d’ici 2050? 

Les modèles épidémiologiques anticipent une croissance continue. Ils prévoiet que d’ici 2050, la France pourrait dénombrer plus de 300 000 patients atteints de Parkinson.

Et dire que ce chiffre alarmant pourrait être sous-estimé, selon certains experts. En effet, une partie des malades ne sont pas diagnostiqués ou reçoivent un diagnostic tardif.

Le système de santé devra s’adapter en conséquence. Il faudra former davantage de professionnels et renforcer les parcours de soins personnalisés.

« Nous sommes face à une maladie chronique qui bouleverse les repères cognitifs, moteurs et affectifs du patient. »
— Dr Julien Vasseur, neuropsychologue au CHU de Lille

Diagnostic précoce : des progrès reste à faire

La maladie de Parkinson est souvent identifiée plusieurs années après les premiers symptômes. Car en effet, si les signes moteurs apparaissent plus tard dans la maladie,  les symptômes « invisibles » impactent fortement la qualité de vie dès les premiers stades.  Ces signes précurseurs, comme la fatigue, l’anxiété ou les troubles du sommeil, sont malgré tout souvent banalisés. Et ce, d’autant plus qu’ils ne sont pas spécialement connus par le grand public encore trop peu sensibilisé aux premiers signes de la maladie. Or le diagnostic tardif empêche une prise en charge précoce et efficace. 

« Le mal est déjà là, silencieux, avant même les tremblements. C’est souvent le psychisme qui alerte en premier. »
— Camille Roussel, psychologue clinicienne

Facteurs environnementaux : quel est le lien avec les pesticides ?

Les études scientifiques récentes

De nombreuses études pointent les produits chimiques comme perturbateurs neuronaux. L’Inserm a identifié plusieurs pesticides liés à la maladie, dont la rotenone et le paraquat.

Ces substances provoquent un stress oxydatif dans le cerveau. Ce stress détruit progressivement les neurones dopaminergiques, responsables de la motricité fine.

« Une exposition même faible, mais répétée, peut entraîner une dégénérescence lente mais irréversible. »
— Prof. Michel Azoulay, toxicologue environnemental

Une reconnaissance encore trop limitée

Depuis 2012, la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle pour les agriculteurs. Cette reconnaissance reste marginale.

Beaucoup de professions à risque ne sont pas couvertes. Pourtant, l’exposition touche également les techniciens, ouvriers et riverains des zones agricoles.

Des collectifs de patients militent pour une meilleure reconnaissance de ces expositions invisibles.

Un problème de société

L’impact environnemental concerne toute la population. Les particules chimiques se retrouvent dans l’eau, l’air, les sols et l’alimentation.

Cette pollution diffuse rend le lien de causalité difficile à prouver pour chaque individu, mais claire à léchelle populationnelle.

Il devient urgent d’agir sur la réglementation des pesticides et de renforcer la prévention.

Comment agir en amont ?

La prévention individuelle est possible

Adopter une bonne hygiène de vie peut réduire les risques. L’activité physique régulière, comme la marche ou le yoga, préserve les fonctions motrices.

Le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes et oméga 3, contribue à la protection neuronale. Le sommeil de qualité est également un facteur clé.

« Le corps et l’esprit fonctionnent ensemble. La prévention physique nourrit aussi la santé mentale. »
— Dr Hélène Ferrand, neurologue à Paris

Le soutien psychologique est essentiel

Parkinson ne touche pas seulement le corps. L’impact psychologique est profond : anxiété, isolement, dépression, perte d’identité.

Une prise en charge psychothérapeutique peut aider à améliorer l’adhérence au traitement. Elle permet aussi aux patients de retrouver une forme d’estime de soi qui peut être dégradée avec la perte d’autonomie et une représentation d’un corps dont on perd peu à peu le contrôle. 

Les aidants aussi bénéficient d’un accompagnement psychologique. Ils sont souvent en souffrance émotionnelle.

Politiques de santé : des avancées, mais encore timides

Le plan national Maladies Neurodégénératives 2021-2026 intègre la maladie de Parkinson. Il prévoit une meilleure coordination des soins. Cependant, les moyens restent limités. Le nombre de neurologues formés ne couvre pas les besoins croissants. Les centres experts sont saturés.

Les associations, comme France Parkinson, jouent un rôle central. Elles informent, accompagnent, défendent les droits et initient des actions de terrain.

« L’information est une forme de soin. Comprendre, c’est déjà reprendre du pouvoir sur la maladie. »
— Marie-Laure Meunier, directrice de France Parkinson

L’explosion des cas de Parkinson n’est pas une fatalité. C’est un signal d’alarme pour repenser nos modes de vie et notre environnement.

Cette maladie nous oblige à sortir d’une vision strictement médicale. Elle impose une approche globale, intégrant la santé mentale, l’écologie et la prévention.

Comment agir à votre niveau?  En vous informant, en adaptant votre hygiène de vie, en sensiblisant les personnes de vous à une dépistage afin de pourvoir détecter au plus tôt la maladie et enfin en soutenant les personnes concernées.

 

Points clés à retenir :

  • Plus de 200 000 personnes sont concernées par Parkinson en France,

  • Les cas devraient doubler d’ici 2050,

  • Les pesticides sont identifiés comme facteurs environnementaux aggravants,

  • Le diagnostic reste souvent tardif et incomplet,

  • La prévention passe par l’activité physique, l’alimentation et le soutien psychologique,

  • Les politiques de santé doivent renforcer la prise en charge globale.

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Anxiété et prise de poids : pourquoi le stress nous fait grossir

Le stress fait-il grossir ? Oui, et pas seulement à cause de l’alimentation.
Cortisol, émotions, sommeil : découvrez pourquoi votre santé mentale influence votre poids.

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« Je ne mange pas plus, mais je grossis. Est-ce le stress ? » Cette interrogation revient souvent en consultation. Derrière ces mots se cache en réalité un mécanisme complexe, mêlant physiologie, psychologie et comportement. Pour beaucoup de personnes, les kilos s’accumulent sans que l’apport alimentaire ou l’activité physique n’aient changé. Le coupable, souvent ignoré, pourrait être le stress chronique.

Le stress chronique, lié à notre mode de vie moderne, peut bouleverser notre relation à la nourriture et à notre corps. Ce lien, trop peu exploré, mérite pourtant toute notre attention. Comprendre ces interactions permet de poser un regard plus juste sur soi et d’ouvrir la voie à des stratégies de régulation efficace et bienveillantes.

Des recherches montrent en effet que la santé mentale est une clé essentielle dans la gestion du poids, et que les hormones du stress, comme le cortisol, influencent directement notre métabolisme.

Le stress : un dérèglement du corps et de l’esprit

Une réaction naturelle devenue toxique

Le stress, à l’origine, est un système d’alarme utile. Face au danger, il prépare le corps à l’action. Cette réponse rapide repose sur une cascade hormonale, dominée par le cortisol. Le rythme cardiaque s’accélère, les pupilles se dilatent, les muscles se tendent. Tout cela a un but : fuir ou combattre.

« Le stress aigu est adaptatif. Mais prolongé, il agit comme un poison lent », précise le Dr Lecerf, nutritionniste.

Mais quand cette alerte se prolonge, le cortisol reste élevé. Ce dérèglement hormonal peut à terme nuire à la santé mentale, à la qualité du sommeil et à l’équilibre alimentaire. D’où l’importance de savoir comment réduire son niveau de stress naturellement.

Le cortisol : chef d’orchestre de la prise de poids involontaire

Sous stress chronique, le corps libère du cortisol en continu. Cette hormone favorise le stockage des graisses, augmente l’appétit et prédispose à l’accumulation abdominale. Elle agit aussi sur l’insuline, rendant les cellules plus résistantes à son action.

Le cortisol influence aussi le choix des aliments. Plus le taux est élevé, plus on se tourne vers des produits riches en sucre ou en gras. En réponse à ces envies, le manger ses émotions devient un comportement habituel chez de nombreuses personnes.

Manger ses émotions : un piège courant

Pourquoi le stress fait-il grossir ?

La réponse est en partie chimique. Le stress nous pousse vers des aliments riches en sucres et en gras. Ces aliments activent la dopamine, générant un sentiment de réconfort momentanné. Ce processus, connu sous le nom de manger émotionnel, est une stratégie de survie du cerveau.

« Le cerveau cherche à éteindre le stress. Il utilise la nourriture comme calmant« , explique la psychologue Hélène Fradin.

Ce mécanisme de compensation, même s’il soulage temporairement, entretient une boucle de frustration. C’est pourquoi de plus en plus de professionnels recommandent l’alimentation intuitive pour se reconnecter à ses besoins réels.

Manger sans faim : un comportement répandu

Ce que l’on appelle « manger émotionnel » n’est pas rare. Selon plusieurs études, près de 40 % des adultes mangent davantage en période de stress. Ce comportement est parfois inconscient. Il répond à une urgence émotionnelle, pas à un besoin énergétique. C’est bien ici que ce trouve le véritable piège..!

Les aliments choisis sont souvent très caloriques, pauvres en fibres, et à index glycémique élevé. Cette consommation crée des pics de glycémie suivis de chutes brutales, favorisant de nouveaux épisodes de grignotage.

Une habitude qui s’ancre dans le quotidien

Avec le temps, le stress chronique s’accompagne de rituels : le sucré après une journée chargée, le grignotage devant la télévision, ou la collation automatique au bureau.

Ces réflexes sont souvent renforcés par la fatigue mentale et le manque de sommeil, deux facteurs qu’il convient aussi de surveiller.

Sommeil perturbé, hormones dérèglées

Le lien entre sommeil et appétit

Le manque de sommeil, fréquent chez les personnes anxieuses, perturbe les hormones de la faim. La leptine baisse, la ghréline augmente. Ce dérèglement hormonal favorise la suralimentation, en particulier en fin de journée ou la nuit.

Un bon sommeil est donc crucial pour réguler naturellement l’appétit. Et pour ceux qui cherchent comment mieux dormir pour perdre du poids, la réponse est souvent dans l’hygiène de vie : heures fixes, lumière tamisée, déconnexion numérique.

Les nuits agitées fatiguent le corps… et la volonté

Moins reposé, le cerveau devient plus sensible aux impulsions. La volonté s’effrite. Il devient plus difficile de résister aux fringales. Des études montrent que les personnes fatiguées consomment en moyenne 300 calories de plus par jour.

Un terrain favorable aux compulsions alimentaires

Privé de repos, le corps réclame de l’énergie rapide. Ce sont les sucres rapides qui rassasient… mais brièvement. Ce phénomène alimente une boucle entre insomnie, stress, dopamine et gain de poids.

Qui est le plus vulnérable ?

Des groupes à risque face au stress chronique

Les femmes actives, les étudiants en fin de cycle, les jeunes parents ou les soignants sont souvent les plus touchés. Le point commun : une charge mentale élevée, combinée à peu de temps pour soi. Mais en réalité, nul n’est immunisé contre le stress chornique. Il suffit que l’on change de travail, que l’on déménage ou que l’on se retrouve sans soutien social pour que le stress chronique s’installe progressivement dans le quoditien comme si l’individu était constamment en train de se suradapter au point d’en venir à occulter ses véritables besoins. 

Le stress, combiné au manque de sommeil et à une alimentation rapide, devient un cocktail idéal pour favoriser une prise de poids insidieuse. Beaucoup cherchent alors comment perdre du poids sans faire de régime, mais peu comprennent le rôle du stress.

Le poids de la stigmatisation : un stress en soi

Les personnes en surpoids ou obèses subissent une double peine. En plus du stress lié à la vie quotidienne, elles doivent faire face à des remarques blessantes, des jugements permanents, voire à des discriminations professionnelles ou médicales.

« Les jugements sur le poids ajoutent une couche de souffrance invisible« , témoigne le Pr Monnier.

Ce vécu douloureux qui peut déboutcher sur une véritable phobie sociale alimente le cercle vicieux : honte, isolement, alimentation compulsive. Pour casser cette boucle, il est essentiel d’agir sur l’environnement social, mais aussi sur l’estime de soi.

Une meilleure compréhension pour agir efficacement

Comprendre que la prise de poids ne dépend pas uniquement de l’alimentation ou du manque d’exercice est essentiel. Le stress, les émotions, le sommeil et la santé mentale sont des leviers puissants. En agissant sur ces facteurs, chacun peut retrouver un rapport plus apaisé à son corps et à la nourriture. Il ne s’agit pas de culpabiliser, mais de reconnaître l’influence des mécanismes invisibles qui nous gouvernent. Repenser la gestion du stress, adopter une alimentation plus intuitive, mieux dormir : autant de pistes concrètes pour retrouver un équilibre durable.

Points clés à retenir

  • Le stress chronique augmente la production de cortisol, une hormone qui favorise la prise de poids, en particulier abdominale.

  • Le manque de sommeil dérègle les hormones de la faim, comme la leptine et la ghréline, accentuant les fringales.

  • Le “manger émotionnel” est une stratégie inconsciente du cerveau pour apaiser l’anxiété, mais elle entretient un cycle de surconsommation.

  • Certaines populations sont plus vulnérables, notamment les femmes, les étudiants, les aidants, et les personnes exposées à la stigmatisation du poids.

  • Des solutions existent : gestion du stress (méditation, TCC, activité physique douce), amélioration du sommeil, alimentation intuitive.

  • La santé mentale est un pilier central de la prévention et de la prise en charge du surpoids.

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Santé mentale et hormones : reconnaître les signes d’un déséquilibre hormonal invisible

Nos hormones influencent bien plus que notre corps : elles façonnent aussi notre humeur, notre énergie et notre équilibre mental. Apprenez à repérer les signes d’un déséquilibre hormonal souvent invisible.

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Dans une société où la santé mentale prend enfin la place qu’elle mérite dans le débat public, un élément reste encore largement sous-estimé : le rôle des hormones dans notre équilibre psychique. Fatigue inexpliquée, sautes d’humeur, anxiété chronique, voire dépression résistante aux traitements… Et si derrière ces symptômes se cachait un déséquilibre hormonal invisible ?

Alors que les troubles hormonaux touchent des millions de personnes — en particulier les femmes — leur impact sur la santé mentale reste souvent méconnu, voire négligé. Cet article vous propose de comprendre comment les hormones influencent nos émotions, quels sont les signes d’alerte d’un déséquilibre hormonal, et comment agir pour retrouver un bien-être global.

Le rôle clé des hormones dans notre équilibre psychique

Les hormones sont des messagers chimiques produits par les glandes endocrines (thyroïde, ovaires, surrénales…). Elles régulent de nombreuses fonctions vitales : sommeil, appétit, métabolisme, reproduction… mais aussi nos émotions, notre énergie, notre stress et notre humeur.

Selon le Dr Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialiste du sommeil et des rythmes biologiques :

« Un déséquilibre hormonal, même discret, peut profondément perturber l’état émotionnel. Il est fréquent que l’on traite une dépression alors que le trouble est d’abord hormonal. »

Les hormones interagissent directement avec notre cerveau, notamment dans les zones responsables de la régulation émotionnelle comme l’amygdale, l’hippocampe ou encore le cortex préfrontal.

 

Les déséquilibres hormonaux les plus courants liés à la santé mentale

Voici quelques troubles hormonaux fréquemment associés à des troubles psychiques :

  • Hypothyroïdie : fatigue intense, ralentissement cognitif, tristesse, apathie

  • Hyperthyroïdie : anxiété, insomnies, irritabilité, nervosité

  • SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) : troubles de l’humeur, anxiété, faible estime de soi

  • Dérèglements des surrénales (cortisol) : stress chronique, épuisement, hypersensibilité

  • Périménopause / ménopause : sautes d’humeur, troubles anxieux, perte d’élan vital

  • Post-partum : baby blues, dépression post-natale, hypersensibilité émotionnelle

Comme le rappelle le Dr Catherine Lemoine, endocrinologue à Paris :

« Les variations hormonales ne se contentent pas de provoquer des changements physiques. Elles modifient aussi la chimie cérébrale, ce qui peut entraîner des symptômes anxieux ou dépressifs très invalidants. »

Symptômes invisibles mais bien réels : comment les reconnaître ?

Voici des signes d’un éventuel déséquilibre hormonal impactant la santé mentale :

  • Fatigue persistante malgré le repos

  • Troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies)

  • Sautes d’humeur incontrôlables

  • Irritabilité excessive ou crises de larmes sans raison apparente

  • Baisse de motivation ou de libido

  • Anxiété chronique ou attaques de panique

  • Dépression inexpliquée ou résistante aux traitements classiques

  • Prise ou perte de poids sans changement d’habitudes

  • Sensibilité accrue au stress

Ces symptômes peuvent facilement être confondus avec une simple « période difficile » ou un burn-out. D’où l’importance de ne pas sous-estimer les signes persistants.

Pourquoi ces troubles passent souvent inaperçus ?

Il est courant que les personnes concernées n’associent pas leurs symptômes à un déséquilibre hormonal. De plus :

  • Les analyses sanguines standards ne détectent pas toujours les déséquilibres subtils

  • Les symptômes sont souvent attribués au stress, au mode de vie ou à l’âge

  • Les femmes en particulier voient fréquemment leurs plaintes minimisées ou banalisées

Le Dr Marion Lefevre, médecin généraliste spécialisée en santé des femmes, précise :

« Beaucoup de femmes pensent qu’il est normal d’être fatiguée, anxieuse ou irritable à certaines périodes. Mais ce n’est pas une fatalité. Il faut apprendre à écouter son corps. »

 

Hormones et émotions : un lien physiologique démontré

Certaines hormones ont une action directe sur la chimie du cerveau :

  • Cortisol : hormone du stress, en excès chronique, elle épuise le système nerveux

  • Œstrogènes et progestérone : influencent la sérotonine (hormone du bonheur), la dopamine et la régulation émotionnelle

  • Thyroxine (T4) : produite par la thyroïde, essentielle pour la clarté mentale et l’énergie

Un déséquilibre de ces hormones peut perturber la production de neurotransmetteurs, créant un terrain propice à l’anxiété, la tristesse ou l’irritabilité.

Que faire si vous vous reconnaissez dans ces symptômes ?

  • Consultez un médecin ou un endocrinologue pour un bilan hormonal complet : thyroïde, cortisol, œstrogènes, progestérone…
  • Tenez un journal de vos symptômes, notamment en lien avec votre cycle menstruel, votre sommeil, votre énergie.
  • Demandez un accompagnement psychologique, surtout si vous vous sentez dépassée : un psychologue formé à la psycho-neuro-endocrinologie peut faire le lien entre corps et esprit.
  • Adoptez des leviers naturels pour soutenir votre équilibre hormonal: 

-Sommeil réparateur

-Alimentation riche en oméga-3, en magnésium et en antioxydant

-Activité physique régulièr

-Gestion du stress (respiration, yoga, méditation)

Vers une reconnaissance plus large de l’axe hormones-émotions

De plus en plus d’études soulignent l’importance de l’axe cerveau-hormones-santé mentale, un champ encore trop peu exploré dans la médecine classique.

Le Pr Jacques Blanchard, neuroendocrinologue, rappelle :

« Il n’y a pas de santé mentale durable sans équilibre endocrinien. L’esprit et le corps fonctionnent comme un tout indissociable. »

L’enjeu pour les années à venir : former les professionnels de santé à mieux repérer les déséquilibres hormonaux ayant un impact psychique, et proposer des traitements intégratifs mêlant endocrinologie, psychologie, nutrition et hygiène de vie.

Point clefs à retenir :

Un déséquilibre hormonal peut se cacher derrière une fatigue, une anxiété ou une dépression résistante. Il est temps de briser le tabou et de reconnaître que les hormones influencent puissamment notre santé mentale.

S’écouter, se faire accompagner, oser questionner ses symptômes : autant d’étapes essentielles vers un mieux-être global.

  • Les hormones influencent directement notre humeur, notre énergie et nos réactions émotionnelles.

  • Un déséquilibre hormonal peut engendrer des troubles mentaux comme l’anxiété, la dépression ou la fatigue chronique.

  • Ces troubles sont souvent sous-diagnostiqués car leurs symptômes peuvent être subtils ou confondus avec d’autres pathologies.

  • Il est essentiel de consulter, de s’écouter, et de chercher un accompagnement global : hormonal, psychologique et hygiéno-diététique.

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